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Un Homme nouveau - Première soirée de carême

« Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari. Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il dit : « Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. » Puis il me dit : « C’est fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement. » ( Apocalypse 21, 1-6)

 

Je vous l'ai dit le mercredi des Cendres : le Carême est ce temps où nous pouvons devenir plus homme, plus femme; il est ce temps où nous redécouvrons que nous sommes des hommes et des femmes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu. La prière, le jeûne et le partage sont des moyens et uniquement des moyens de vivre ce retour à notre beauté originelle.

 

Durant 4 soirées, nous allons voir qui est cet homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu.

 

Nous commençons ce soir en découvrant que nous sommes des femmes et des hommes nouveaux. Je me servirai d'un texte de l'Apocalypse qui parle du monde nouveau, de la création nouvelle. Mais je vous rappelle que l'homme est le sommet de la création. Il est donc facile de faire la transposition.

 

 

« Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. Et la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari. Et j’entendis une voix forte qui venait du Trône. Elle disait : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. » Et il dit : « Écris, car ces paroles sont dignes de foi et vraies. » Puis il me dit : « C’est fait. Moi, je suis l’alpha et l’oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement. »( Apocalypse 21, 1-6)

 

Je vous l'ai dit le mercredi des Cendres : le Carême est ce temps où nous pouvons devenir plus homme, plus femme; il est ce temps où nous redécouvrons que nous sommes des hommes et des femmes créés à l'image et à la ressemblance de Dieu. La prière, le jeûne et le partage sont des moyens et uniquement des moyens de vivre ce retour à notre beauté originelle.

 

Durant 4 soirées, nous allons voir qui est cet homme créé à l'image et à la ressemblance de Dieu.

 

Nous commençons ce soir en découvrant que nous sommes des femmes et des hommes nouveaux. Je me servirai d'un texte de l'Apocalypse qui parle du monde nouveau, de la création nouvelle. Mais je vous rappelle que l'homme est le sommet de la création. Il est donc facile de faire la transposition.

 

1. « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre s’en étaient allés et, de mer, il n’y en a plus. »

 

Nous comprenons de suite, qu'en écrivant cela, l'auteur de l'Apocalypse (que nous appellerons Jean) se souvient de la première création qui nous est rapportée au livre de la Genèse. À la première création dans le premier livre, va succéder une deuxième, une nouvelle création dans le dernier livre.

Dans le premier livre, la création nous était présentée comme une séparation. Dieu va séparer la lumière des ténèbres; les eaux d'en-haut des eaux d'en-bas ... etc ... Dieu « ordonne », il donne sa place au bien (lumière, eaux d'en-haut) et sa place au mal (ténèbres, eaux d'en-bas). Dans cette première image de la création, le bien semble cohabiter avec le mal. Mais première nouveauté par rapport au « tohu-bohu initial », chacun a sa place; chacun a son domaine.

 

Dans la nouvelle création dont parle l'Apocalypse, il n'y a plus de mer (les eaux d'en-bas). Vous le savez, les Hébreux n'ont pas le pied marin et pour eux, la mer est devenue synonyme du Mal, de la Mort. C'est pour cela que les Hébreux vont passer la Mer Rouge à pied sec (ils quittent le Mal et la Mort de l'esclavage en Égypte); c'est pour cela que Jésus va marcher sur les eaux (il est Le vainqueur de la Mort).

 

Jean nous dit que cette nouvelle création, il l'a vue. Jean n'est pas en train de rêver un nouveau monde, il ne l'imagine pas ... Non, il découvre sa présence, au travers une vision mystique. Ne rêvons pas un homme nouveau ... Il est déjà là !

 

2. « la Ville sainte, la Jérusalem nouvelle, je l’ai vue qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, prête pour les noces, comme une épouse parée pour son mari. »

 

Ce nouveau monde, il ne vient pas de nous; il n'est pas notre œuvre. Ce nouveau monde, il vient de Dieu. Cela a toujours été la grande tentation de l'homme : aller vers Dieu, faire tout de lui-même; le récit de la Tour de Babel en est le plus bel exemple : les hommes ne se comprennent plus entre eux, car ils veulent « jouer » à Dieu.

La vie chrétienne, ce n'est pas la Tour de Babel, mais c'est la Pentecôte : C'est Dieu qui descend chez l'homme et c'est lui qui fait en sorte que « chacun les entendait parler sa langue maternelle ».

Autrement dit, l'homme nouveau que nous voulons être, ce n'est pas à nous de le bâtir, c'est à nous de l'accueillir.

 

Cela, Jean l'explique en terme d'épousailles. Nous sommes nouveaux, parce que nous sommes épousés ... Nous en faisons l'expérience humaine. Voyons comment des jeunes hommes et des jeunes filles sont tout transformés, lorsqu'ils ont rencontré leur bien-aimé ou leur bien-aimée. S'il en est ainsi pour l'amour humain, a fortiori pour l'amour divin. Dès que je comprends ma vie comme des épousailles avec Dieu lui-même, comment voulez-vous que je ne sois pas transfiguré, que je ne sois pas « beau comme un sou neuf » ?

 

Enfin, ce monde, est comparé à une ville unique : Jérusalem. Le monde nouveau est un monde unifié. Comme le dira Paul dans sa première lettre aux Corinthiens (1 Co 12) : le monde nouveau est un Corps unique où chacun est différent, où chacun a sa place, où chacun est utile, où chacun est solidaire des autres.

L'homme est désormais aussi. Seul Dieu peut faire l'unité, l'unification en moi. Rappelez-vous l'épisode où Jésus guérit un possédé. Il lui demande son nom et celui-là lui répond : « Mon nom est Légion, car nous sommes nombreux »

 

3. « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur : ce qui était en premier s’en est allé. » Alors celui qui siégeait sur le Trône déclara : « Voici que je fais toutes choses nouvelles. »

 

Jean termine sa présentation du Monde nouveau en nous donnant son origine; Le mystère de l'Incarnation. L'Église appelle cela, en latin, l'admirabile commercium (l'admirable échange). Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu; et il le fait en étant Emmanuel, c'est-à-dire « Dieu-avec-nous ». Par trois fois, le mot « avec » revient : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes ; il demeurera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu. »

 

Si, au début du texte, Jean disait qu'il n'y avait plus de mer, de mort, voici qu'ici il emploie le futur : « la mort ne sera plus ». Nous allons y venir, mais retenons la grande différence avec la première création. Dans la première création, le Bien et le Mal vivent côte à côte, mais chacun dans son territoire. Voici que maintenant, Jean nous dit qu'il n'y a, qu'il n'y aura plus de place pour la mort. Son territoire a été anéanti, ou annexé par le Bien. Il ne s'agit donc plus de séparation, mais de disparition.

 

Et enfin, quelle est la nouveauté ? C'est, nous dit Jean que TOUT est nouveau. Et la seconde, c'est que s'est fait. Voilà qu'il reparle de nouveau au présent. Et pourquoi Dieu ose-t-il l'affirmer si fort ? Simplement, parce qu'il EST (je suis celui qui suis), parce qu'il est Dieu : « je suis l'Alpha et l'Oméga, le commencement et la fin »

 

Conclusion : «  À celui qui a soif, moi, je donnerai l’eau de la source de vie, gratuitement. »

 

Et c'est ici que l'on comprend pourquoi il y a l'alternance du présent et du futur. En Dieu, tout est fait, une fois pour toutes; il nous a fait ce cadeau de nous re-créer une fois encore à son image et à sa ressemblance.

Mais il n'y pas que Dieu, il y a l'homme. Et Dieu respecte tellement notre liberté qu'il ne veut rien faire sans nous. L'amour de Dieu, n'est pas un amour qui viole l'autre ... sinon, ce n'est plus de l'amour ! L'amour de Dieu est là, humblement, qui se propose, si nous en voulons. L'amour de Dieu, est un amour à genoux, comme nous le célébrerons le Jeudi-Saint, lors du lavement des pieds. Dieu attend que nous lui disions que nous avons soif de lui ...

 

Rappelez-vous la Samaritaine (Jn 4) :

« Seigneur, donne-moi à boire »

 

Rappelez-vous Jésus sur la Croix (Jn 19) :

« J'ai soif »

 

Rappelez-vous le Psaume (Ps 41)

« Comme un cerf altéré cherche l'eau vive,

ainsi mon âme te cherche, ô mon Dieu.

Mon âme a soif de Dieu, le Dieu vivant.

Quand pourrais-je m'avancer, paraître face à Dieu ? »