Mercredi des Cendres
Si toi, chrétien de « Notre-Dame des Sources », tu connaissais le don de Dieu … Si toi, chrétien de l’Unité Pastorale de Chaudfontaine - Trooz, tu savais à quel point j’ai un projet de bonheur inouï pour toi … Non, avouons-le, nous ne le percevons pas assez.
Cette phrase de Jésus à la Samaritaine, il nous faudra bien tout le carême pour nous en imprégner, afin de pouvoir en vivre pleinement à Pâques. Car ce don de Dieu, ce n’est rien même que sa vie-même, que ce qu’il vit de toute éternité dans cette communion du Père, du Fils et de l’Esprit. Nous l’avons rappelé à Noël : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu. » Dieu n’a qu’un seul désir : que nous vivions ici-bas comme lui vit au ciel. Dieu a ce projet immense que nous retrouvions notre beauté première : celle d’hommes et de femmes créés à l’image et à la ressemblance de Dieu lui-même. C’est pour cela que notre conversion est joyeuse : chaque fois que je me retournerai vers Dieu, je serai plus homme, plus femme ; je ressemblerai davantage à celui qui m’a donné la vie. N’est-ce pas de cela dont nous rêvons fondamentalement : être des hommes et des femmes debout, vivants ? Et ainsi, notre désir rejoint le désir de Dieu. Comme disait Irénée de Lyon au IVème siècle : « La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant »
Alors, comme disait sœur Emmanuelle : « Yallah » - « En avant » !
Vous avez remarqué que ce dont parle Matthieu ne concerne que l’Homme. Jamais vous n’avez vu une poule faire l’aumône, ni un bœuf se mettre à genoux pour prier et encore moins un éléphant se mettre à jeûner !!! Seul, l’Homme est capable de cela …
Et vous l’avez vu aussi, cela touche trois points sensibles de mon existence.
L’aumône ouvre mon cœur aux autres.
La prière ouvre mon cœur à Dieu.
Le jeûne me permet de retourner au cœur de mon cœur.
Voilà le chemin qui nous est proposé : c’est un vrai chemin, une randonnée. C’est le sens du premier signet de carême : « Randonneur ». Et nous ne sommes pas des marcheurs isolés, nous sommes dans ce grand club de randonnée qui s’appelle l’Église. Et pour cette longue et belle randonnée, nous avons besoin d’un balluchon que nous recevrons dans quelques instants. Il contient le don de Dieu lui-même pour nous aider à avancer. Mais, secret, nous ne pourrons l’ouvrir que la nuit de Pâques. Point n’est besoin pour l’instant de savoir ce qu’il y a déposé, il nous est seulement demandé de croire qu’il nous y a mis le meilleur pour notre vie.
Concrètement : l’aumône. Nous aurons le carême de Partage. Mais l’aumône est plus large. Écoutez ce que François nous dit dans son message de carême : « Nous voyons dans les pauvres et les laissés-pour-compte le visage du Christ ; en aimant et en aidant les pauvres nous aimons et nous servons le Christ. Notre engagement nous pousse aussi à faire en sorte que, dans le monde, cessent les atteintes à la dignité humaine, les discriminations et les abus qui sont si souvent à l’origine de la misère. Lorsque le pouvoir, le luxe et l’argent deviennent des idoles, ils prennent le pas sur l’exigence d’une distribution équitable des richesses. C’est pourquoi il est nécessaire que les consciences se convertissent à la justice, à l’égalité, à la sobriété et au partage. »
Le jeûne : nous l’avons vécu aujourd’hui mais vous le savez comme moi, il est bien plus large que celui de nourriture. Si je veux redécouvrir le cœur de mon cœur, il s’agit d’enlever tout ce qui l’encombre : la nourriture sans doute, mais tant et tant d’autres choses.
Et enfin la prière : Pendant ce carême, nous aurons quatre mercredis autour de la Parole de Dieu. Elle est vivante, la Parole de Dieu : elle peut nous faire vivre ; elle nous dit comment être un homme, une femme debout. Je vous invite vraiment à bloquer ces quatre mercredis et à y participer nombreux !
Et pourquoi ne pas décider aujourd’hui de prendre chaque jour 20 minutes de prière personnelle ou 20 minutes de prière personnelles supplémentaires : Ne me dites surtout pas que vous n’avez pas le temps : tous, nous savons que nous trouvons toujours du temps pour ce qui est important …
Alors, Yallah – en avant : tu veux faire de moi, Seigneur, un homme nouveau, une femme nouvelle. Quelle joie !
Joyeux carême à chacun, belle randonnée à nous tous !
Amen !