Troisième conférence de carême : "un homme de communion"
TROISIÈME CONFERENCE DE CARÊME
« UN HOMME DE COMMUNION »
« Le Christ est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même, avec les deux, un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. » (Éphésiens 2, 14-22)
Après avoir vu combien, nous étions des hommes nouveaux et des hommes solidaires, la lettre aux Ephésiens nous aide à comprendre comment nous sommes des hommes et des femmes de communion. Et pour cela, il nous est bon de nous rappeler la spécificité eu peuple juif. Depuis toujours, les Juifs ont prêté une grande attention à leur spécificité en tant que peuple de l’Alliance. Rappelez-vous qu’ils ont été choisis comme « le plus petit des peuples parmi tous les peuples ». (Deut 7, 13). Et donc, dans tous les domaines de la vie, ils ont voulu marqué leur différence par rapport aux autre peuples (circoncision, nourriture kasher, mariage entre eux …) Ils voulaient ainsi, non seulement, garder leur identité de peuple élu mais surtout être un signe pour le monde ; ils voulaient déjà être un « sacrement » de l’amour de Dieu pour le monde. Cette attitude les exposait parfois à l’incompréhension et même l’hostilité des autres. Les débuts du Christianisme ont montré la difficulté de cette attitude, dans la mesure où des païens (des Goïms) ont adhéré à la foi chrétienne. Cela a amené au premier concile de l’Église, dans les années 70, où il a été entendu qu’il ne fallait pas devenir d’abord juif (et donc recevoir la circoncision) pour devenir chrétien.
TROISIÈME CONFERENCE DE CARÊME
« UN HOMME DE COMMUNION »
« Le Christ est notre paix, lui qui des deux n’en a fait qu’un, et qui a renversé le mur de séparation, l’inimitié, ayant anéanti par sa chair la loi des ordonnances dans ses prescriptions, afin de créer en lui-même, avec les deux, un seul homme nouveau, en établissant la paix, et de les réconcilier, l’un et l’autre en un seul corps, avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par lui nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu. Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre angulaire. En lui tout l’édifice, bien coordonné, s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur. En lui vous êtes aussi édifiés pour être une habitation de Dieu en Esprit. » (Éphésiens 2, 14-22)
Après avoir vu combien, nous étions des hommes nouveaux et des hommes solidaires, la lettre aux Ephésiens nous aide à comprendre comment nous sommes des hommes et des femmes de communion. Et pour cela, il nous est bon de nous rappeler la spécificité eu peuple juif. Depuis toujours, les Juifs ont prêté une grande attention à leur spécificité en tant que peuple de l’Alliance. Rappelez-vous qu’ils ont été choisis comme « le plus petit des peuples parmi tous les peuples ». (Deut 7, 13). Et donc, dans tous les domaines de la vie, ils ont voulu marqué leur différence par rapport aux autre peuples (circoncision, nourriture kasher, mariage entre eux …) Ils voulaient ainsi, non seulement, garder leur identité de peuple élu mais surtout être un signe pour le monde ; ils voulaient déjà être un « sacrement » de l’amour de Dieu pour le monde. Cette attitude les exposait parfois à l’incompréhension et même l’hostilité des autres. Les débuts du Christianisme ont montré la difficulté de cette attitude, dans la mesure où des païens (des Goïms) ont adhéré à la foi chrétienne. Cela a amené au premier concile de l’Église, dans les années 70, où il a été entendu qu’il ne fallait pas devenir d’abord juif (et donc recevoir la circoncision) pour devenir chrétien
C’est donc dans ce cadre-là que Paul déclare que, grâce au Christ, le mur qui sépare les peuples n’existe plus. En montrant son amour jusqu’à mourir sur une croix, « il a tué la haine » (v.16). C’est le Christ lui-même qui fait la paix, en réconciliant tous les humains – Juifs et païens – avec Dieu et, par conséquent, entre eux. Ainsi, au-delà de toute forme de séparation et de haine, une nouvelle humanité est née dans le corps du Christ. Nous le comprenons donc bien, la communion entre les chrétiens – comme nous l’avons vu la semaine dernière en parlant d’un homme solidaire – ne vient pas d’abord de la volonté de l’homme, mais d’un don de Dieu lui-même
Or, selon St. Paul, ce corps, c’est l’Église, la communauté de ceux qui suivent les traces du Christ. Les apôtres et les prophètes (v.20) sont les premiers témoins du Christ sur lesquels cette « maison de Dieu » est bâtie. Chaque croyant, quelle que soit son origine, en est un membre à part entière.
C’est le grand texte de 1 Co 12 : « Prenons une comparaison : le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ. C’est dans un unique Esprit, en effet, que nous tous, Juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps. Tous, nous avons été désaltérés par un unique Esprit. Le corps humain se compose non pas d’un seul, mais de plusieurs membres.
Le pied aurait beau dire : « Je ne suis pas la main, donc je ne fais pas partie du corps », il fait cependant partie du corps. L’oreille aurait beau dire : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne fais pas partie du corps », elle fait cependant partie du corps. Si, dans le corps, il n’y avait que les yeux, comment pourrait-on entendre ? S’il n’y avait que les oreilles, comment pourrait-on sentir les odeurs ? Mais, dans le corps, Dieu a disposé les différents membres comme il l’a voulu. S’il n’y avait en tout qu’un seul membre, comment cela ferait-il un corps ? En fait, il y a plusieurs membres, et un seul corps. L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi » ; la tête ne peut pas dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous ». Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins honorables, ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ; pour celles qui sont décentes, ce n’est pas nécessaire. Mais en organisant le corps, Dieu a accordé plus d’honneur à ce qui en est dépourvu. Il a voulu ainsi qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que les différents membres aient tous le souci les uns des autres. Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance ; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. Or, vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. Parmi ceux que Dieu a placés ainsi dans l’Église, il y a premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement ceux qui ont charge d’enseigner ; ensuite, il y a les miracles, puis les dons de guérison, d’assistance, de gouvernement, le don de parler diverses langues mystérieuses. Quand les chrétiens vivent dans l’unité de l’amour, l’Église grandit comme un édifice de Dieu, un signe visible de sa présence dans le monde. »
Ce texte ouvre de vastes perspectives. La réalité d’une seule famille humaine est un don de Dieu dans la foi. Au-delà des différences culturelles et économiques, en dépit de lourds fardeaux de l’histoire, les chrétiens peuvent et doivent témoigner de cette unité dans un monde toujours déchiré.
- Quelle attitude, quelle action, quelle initiative concrète nous aident à dépasser les barrières de séparation qui existent en nous et autour de nous ?
- « Le Christ est notre paix. » Que signifient ces mots de St. Paul pour moi aujourd’hui ?
- Qu’est-ce qui fait grandir notre Église locale, comme un lieu de communion dans une société souvent hétérogène et multiculturelle ? Que puis-je faire pour y contribuer ?